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Le temps file...
Récits de vie
22 juin 2009

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par Martyne Desmeules

Le temps file. J’en suis déjà à la fin de ma première année pastorale aux Services diocésains. Qui l’eut cru?

Moi. Moi j’y croyais. Avant même de savoir que j’y croyais, d’ailleurs. C’était là, en moi, cette aptitude à vous adresser quelques mots avant de vous présenter les événements marquants du diocèse. Ce désir de vous raconter comment, pourquoi, quand, avec qui, de quelle manière… Cette douceur dans le souffle, l’Esprit et tout : c’était là. L’ignorais-je réellement? Je n’en sais rien. Ce que je sais, aujourd’hui, c’est le chemin parcouru. Pour arriver à vous.

Quitte ton paysL’an dernier, à pareille date, je me gonflais d’orgueil devant une profession qui me rendait la vie bien facile; devant un compte en banque qui me ferait rougir aujourd’hui, devant tout ce qui s’accumulait devant et derrière ma vie. À pareille date, j’ignorais encore ce que j’allais entendre. En fait, pour être sincère avec vous, j’ignore encore ce que j’ai entendu. Mais j’ai entendu.

Quand Abraham entendit « Quitte ton pays… », a-t-il eu les craintes qui m’ont fait si peur au moment où mon cœur m’a dit que ce travail était pour moi? Quand j’ai accepté de mettre mes talents et mes aptitudes au service des communautés? Ces craintes, ces doutes, cette peur?

La bible d’André Chouraqui* propose cette version du chapitre 12 de la Genèse : « Va pour toi, de ta terre, de ton enfantement, de la maison de ton père, vers la terre que je te ferai voir. Je fais de toi une grande nation. Je te bénis, je grandis en ton nom : sois bénédiction. »

De la promesse de Dieu à Abraham jusqu’à la dernière seconde avant de m’installer derrière ce bureau pour la durée de mon contrat, il s’est écoulé 1000 fleuves sous les ponts. J’en retiens ceci : le plus difficile, à partir du moment où l’on croit fermement que le confort matériel dans lequel on évolue, que les soirées « à soi, pour soi » que l’on se donne et que le faste fou de la vie, ne sont, finalement, que du vent; le plus difficile est d’arriver à croire qu’il y a un espace, quelque part, pour s’épanouir autrement. Et que dans cet espace peuvent vivre autant de personnes que de dons; autant de gens que de bienfaits; autant d’amour que… d’amour.

Au moment où j’ai réalisé que j’avais envie d’abandonner le confort matériel dans lequel je me prélassais pour devenir pèlerine, au moment où je savais que ma vie allait prendre un virage drastique, j’ai souri. Je savais.

Une année plus tard, je vous le confirme : mon choix était celui qui, pour moi, était parfait. Parce que donner un jour, une semaine, une année à ma communauté; partager, creuser, découvrir, tenter, arriver à essayer, encore et encore; aimer : voilà ma richesse.

Les biens durables et vrais ne sont pas ceux qui attirent le regard et séduisent par leur attrait, mais ceux que Dieu donne. La relation, l’amitié, l’amour, la famille, les collègues, les passions, les échanges.

Parfois, choisir, prendre le large, c’est aussi fermer les yeux, ouvrir les bras, et prendre un bon coup d’Esprit; choisir Dieu, aimer Son Fils, et s’en inspirer…

Pour approfondir le texte d’Abraham et lire une voix parallèle, je vous suggère ce texte, L'appel d'Abram, de Marthe Lamothe, paru dans « Des horizons nouveaux » (Novalis).

*Pour consulter en ligne : http://nachouraqui.tripod.com


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