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S'entraider à Bandundu
Récits de vie
20 août 2009

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par Laurie Movan-Houle

Voilà trois mois que je vis dans une communauté africaine en République Démocratique du Congo, plus particulièrement dans la ville de Bandundu. Trois mois que ce sont les cloches de l’Église qui me réveillent chaque matin pour m’inviter à venir rejoindre une cinquantaine d’autres chrétiens au culte matinal.

Ici, c’est important de se saluer, se rassembler, prier et chanter avant de commencer la journée. L’expérience que je vis présentement m’ouvre les yeux sur une nouvelle façon de vivre la religion catholique et j’ai envie de vous la partager.

Tout d’abord, qui dit Église ici, dit communauté. Sa première fonction est de rassembler les gens. Certainement, on y rassemble nos prières, mais aussi nos biens, nos idées, nos forces, nos connaissances, nos enfants, etc. Elle donne l’occasion de se regrouper pour poser nos problèmes, trouver des solutions et surmonter les obstacles de la vie, ensemble, en s’entraidant les uns les autres.

Des projets y sont proposés et entrepris pour améliorer sa situation. Par exemple, dans la paroisse où je me trouve les fidèles sont en train de mettre sur pied une Caisse d’épargnes et de crédits et de construire un hôtel pour les abbés des autres villages qui passent par ici. Ce sont deux projets qui, à court comme à long terme, les aideront certainement à se développer.

Que ce soit financièrement avec les quêtes ou les dons, spirituellement en faisant partie de différents groupes de prières ou physiquement en exécutant des travaux manuels, les chrétiens font preuve d’une discipline et d’une assiduité exemplaires.

Par ailleurs, lors des homélies, plusieurs aspects de la vie sont abordés par le prêtre généralement plus scolarisé que la majorité de la population. Ce sont des notions importantes qui autrement ne seraient jamais communiquées aux gens. Les points abordés touchent, entre autres, l’alimentation, la politique, les enjeux mondiaux comme les informations locales, la sexualité, la politesse, l’hygiène, la prévention des maladies tels la malaria, le diabète ou encore, le VIH. Dans la même suite d’idées, l’Église vient même jouer le rôle de l’État.

En effet, puisque celui-ci ne prend nullement en main la situation de son pays, c’est notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé que l’Église devient essentielle. Ainsi, celle-ci prend une immense place dans la vie des Congolais. Pour eux, c’est loin d’être qu’un simple bâtiment où l’on va prier de temps en temps. Au contraire, pour certains, c’est carrément le cœur de leur vie puisqu’elle leur donne, jour après jour, un sens à leur existence et la force de continuer à se battre pour survivre.

Enfin, c’est réellement ici, à travers ce peuple croyant, que j’ai compris le sens et l’importance de l’Union. Je les vois se dévouer et se mobiliser sans hésitation, jour après jour, pour leur communauté.

Inévitablement, j’en viens à faire la comparaison avec la place que nous donnons à l’Église au Québec et au sens que nous lui apportons. Je me pose cette question : « Doit-on nécessairement être face à la misère pour s’entraider les uns les autres, pour avoir ce désir de prier pour ses frères, de s’unir et de s’entraider? »


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