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Il faut le croire pour le voir!
Récits de vie
8 septembre 2012

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par Marijke Desmet

Photo prise par Marijke DesmetC'est un matin d'été, dans un petit village près de la mer où je suis en vacances pour quelques jours. Le soleil vient tout juste de se lever et je ne dors plus. Frustrant… Et si je dépassais ma frustration? Pourquoi ne pas profiter de la situation, pourquoi ne pas me lever et aller voir à quoi ressemble cet endroit au petit matin? Je me mets donc en route, avec l'intention de capter quelques images dans ma tête et dans ma lentille d'appareil-photo.

La « chasse aux images » est commencée. La lumière de l’aube donne une profondeur aux rochers, à la plage, aux maisons. Mon œil est en alerte. Quel angle, quel éclairage, quel détail passé inaperçu jusqu’à maintenant se révèleront pour que je les capte? Je suis en état de veille, de recherche, et je me sens bien. Je commence à voir… Un dessin dans Photo prise par Marijke Desmetle sable. Une ombre qui s’étire, due au soleil encore si bas. Des fleurs en avant-plan de cet édifice que tout le monde photographie. Je marche, je m’arrête, je clique, je repars. Et soudain, je pense à mon père, lui qui a tant fait de photos. Combien de fois je l’ai vu ainsi, l’œil allumé, convaincu que tel paysage, tel détail architectural, et même tel élément qui de prime abord semblait un obstacle dans la composition, pouvaient offrir ce qu’il fallait pour une belle photo! Que verrait-il, lui, s’il était là avec moi? Que me conseillerait-il?

J’ai passé ainsi plusieurs heures, sans voir passer le temps, à chasser des images avec l’œil de mon père. Comme lui, je me disais que la photo était déjà dans ce qui se présentait à moi; il me restait à la voir.

Quand je repense à ce matin-là, je repense non seulement à ce que mon père m’a laissé comme leçon de photographie, mais aussi à ce que j’en retire pour ma vie. On dit souvent qu’il faut voir pour croire, mais je pense aussi qu’il faut croire pour voir. En croyant que le beau, le bon, le vrai existent, on finit par les voir.

Regarder avec des yeux qui croient… et aussi être vue par un regard qui croit. Quel bel héritage reçu de mon père! Et n’est-ce pas aussi, profondément, celui que nous recevons tous comme enfants de Dieu?


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